16h40 : Point info “Chauffage : lequel choisir en rénovation énergétique ?”

Jean-Michel PERROUSSET - SOLUT’ENR

Une quinzaine de personnes se sont intéressés à cette thématique lors du point info.

A la question “Quelle est l’énergie la moins chère ?”, bien avant le bois, le soleil et le vent, Monsieur Perrousset a rappelé qu’il s’agit de “celle que l’on ne consomme pas…”. Car l’énergie que l’on consomme a toujours un prix : dues aux taxes, aux coûts de production, de transport, aux abonnements, etc.

Parmi les plus chères, l’ensemble des participants se sont exprimés en citant l’électricité, le gaz propane, le fioul. On connaît également les énergies renouvelables : le gaz, le bois, la géothermie, l’aérothermie, etc. Chacun a ses avantages et ses inconvénients. Le meilleur est le mieux adapté aux locaux existants, aux besoins de l’utilisateurs et à ses ressources financières.


L’intervenant a fait le choix de présenter l’exemple des chaudières à bois, car c’est une énergie à la fois locale et renouvelable. Il existe différents systèmes et puissances à adapter à la surface et aux habitudes des occupants :

  • une chaudière à granulés permet de remplacer facilement une chaudière fioul et de conserver les mêmes avantages telle que la possibilité de programmer l’allumage,
  • les chaudières à bûches avec ballons hydro-accumulation vont permettre d’optimiser le fonctionnement et de réduire le temps en fonction
  • différencier l’eau chaude sanitaire de la chaudière va permettre de réduire l’ECS consommée, les temps d’attente et l’énergie consommée
  • le poêle à granulé permet peu de décentrage, il sera donc très efficace dans des espaces ouverts, mais n’est pas préconisé pour des petites pièces fermées.


Il a rappelé que le choix d’un système de chauffage est l’aboutissement d’une réflexion où il est question d’associer :

  • un diagnostic initial des habitudes, de la puissance nécessaire, des consommations, des conditions extérieures au logement, etc.
  • à un budget, afin de faire le choix de techniques le plus adaptées (géothermie/ forage/ granulés/ avec ou sans pompe à chaleur).

Cette équation a un sens si elle s’accompagne d’une démarche plus globale concernant : l’isolation, la ventilation, l’étanchéité à l’air et la gestion de l’humidité afin de garantir une bonne qualité de l’air et performance thermique.

Si l’isolation et l’étanchéité sont bien pensées, le trou dans le mur pour l’entrée d’air du poêle à bois doit être soigneusement bouché pour éviter les ponts thermiques ; il en est de même avec les prises électriques.


Question n°1 du public : Pourquoi y a-t-il de la fumée à l’intérieure de l’habitat lorsque j’ouvre le poêle ?

> possible que le conduit de sortie d’air soit encrassé : faire le ramonage deux fois par an

> le poêle n’est peut-être pas étanche

> si c’est une nouvelle installation : le débit d’air d’arrivée ou de sortie n’est pas adapté

> problème à l’arrivée d’air (araignée obstrue le passage, grilles encrassées…)

Dans tous les cas, il faut s’en référer à la note technique, afin d’éviter de perdre en rendement et occasionner d’autres soucis (pollution de l’air, vieillissement prématuré des équipements).


Question n°2 : Que pensez-vous du solaire ?

La production d’énergie solaire est étroitement corrélée par la toiture : son exposition, son angle d’inclinaison.

Il est difficile de dimensionner ce système aux besoins des occupants car il y a une forte production lorsqu’il y en a peu besoin (été) et inversement (hiver).

Pour la production d’eau chaude sanitaire : il existe actuellement des systèmes autovidangeables afin qu’en été les ballons ne produisent pas.


Question n°3 : Que pensez-vous des systèmes avec pompes à chaleur en extérieur ?

Elles permettent de tripler la puissance produite dans certains cas. Ce gain est très avantageux. Les technologies se développent et se perfectionnent (MILAN, ZENDER).

Mais l’installation pour une maison performante nécessite une mise en oeuvre très pointue. Les coûts sont encore très fluctuants et varient beaucoup d’un projet à l’autre.


Question n°4 : La production d’énergie (avec fioul + pompe à chaleur) de proximité et locale n’est-elle pas plus intéressante qu’une production nucléaire centralisée et éloignée ?

Le système de production majoritairement choisi actuellement génère des pertes importantes notamment lors des transports.

Mais le fioul est une énergie épuisable et son prix sera de fait de moins en moins attractif. Favoriser une énergie fossile (fioul, charbon) c’est aussi favoriser le développement de route, de camions et bateaux, et donc des consommations d’énergies.


Pour conclure, nous avons tous besoin d’énergies, mais nous avons les clés pour réduire les écarts entre la production, la consommation et la sur-consommation.

Le choix du système de chauffage que nous faisons implique des choix plus globaux : impactant l’économie locale, le sort de notre environnement et donc de notre propre survie. “Cette énergie, utilisée avec parcimonie, doit donc être adaptée, propre et future.”